Notions d’hygiénisme
- Malo

- 18 mai 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 déc.
Article hygiéniste

Voyant rapidement les limites de la médecine moderne allopathique, des médecins, savants et biologistes fervents de santé ont cherché et exploré d’autres pistes et créé l’hygiénisme ou l’hygiène vitale.

Herbert M. Shelton, figure marquante de l'hygiénisme. Auteur des compatibilités alimentaires et de l'œuvre magistrale : Le Jeûne.
L’hygiénisme : l’art de vivre selon les lois du vivant
L’hygiénisme est un courant de santé naturelle apparu au milieu du XIXᵉ siècle. Plus qu’une méthode, c’est une véritable philosophie de vie fondée sur les besoins physiologiques de l’être humain. Il s’agit de comprendre, respecter et soutenir la capacité innée du corps à retrouver la pleine santé.
Ce courant constitue la base de la naturopathie orthodoxe, guidée par trois principes majeurs :
Vitalisme : la force vitale qui anime le vivant ;
Humorisme : l’importance du terrain, des humeurs et de leur qualité ;
Causalisme : la recherche de la cause première plutôt que la suppression des symptômes.
Un modèle centré sur la cellule et son milieu : les humeurs
L’hygiénisme s’appuie sur la compréhension du milieu intérieur : sang, lymphe, liquide extracellulaire et intracellulaire. Selon cette approche, la santé dépend de la pureté et de la fluidité de ces liquides organiques, véritables « océans » dans lesquels baignent les cellules.
Deux piliers fondamentaux de l’hygiénisme
1. Le repos (nerveux, digestif, métabolique)
Jeûne et demi-jeûne
Repos digestif
Récupération nerveuse
Soutien des processus d’élimination
Le repos est considéré comme l’outil central de l’auto-guérison : c’est lorsque le corps n’est plus occupé à digérer ou à gérer des surcharges qu’il peut se réparer.
2. L’alimentation adaptée à la physiologie humaine
Elle se veut non encrassante, non carencée, vivante, hypotoxique et régénérante. C’est la bromatologie* : l’étude des aliments adaptés à notre espèce.
Selon l’hygiénisme, l’être humain appartient au groupe des grands singes anthropoïdes, ce qui est biologiquement exact. Cependant, en partant de ce constat, certains hygiénistes ont conclu, à tort, que l’humain devait être strictement frugivore.
En réalité, notre appareil digestif s’est différencié au fil de l’évolution : nous possédons un côlon proportionnellement plus court et un intestin grêle plus long que nos cousins primates, ce qui modifie profondément nos capacités digestives et notre métabolisme.
Ces caractéristiques montrent clairement que l’Homo sapiens est un omnivore physiologique, capable de tirer profit d’une grande diversité alimentaire, végétale comme animale.
*Bromatologie : science qui étudie les aliments adaptés à l’anatomo-physiologie digestive et émonctorielle humaine.
Le concept de toxémie : une vision centrale du terrain
Pour les hygiénistes, « la maladie » n’est pas un ensemble de diagnostics différents mais une seule réalité : → la toxémie, c’est-à-dire l'accumulation de toxines et de toxiques dans les humeurs.
Les symptômes ne sont donc pas des ennemis, mais des mécanismes naturels d’élimination (fièvre, fatigue, mucus, diarrhée, inflammation…).
L’objectif de l’hygiénisme n’est pas de supprimer les symptômes mais de :
Identifier la cause du déséquilibre ;
Retirer les surcharges ;
Soutenir les lois biologiques ;
Laisser la force vitale restaurer l’équilibre.
Une approche non interventionniste
L’hygiénisme ne prescrit ni remède, ni supplément, ni protocole thérapeutique. Il s’appuie uniquement sur :
les lois naturelles,
le fonctionnement du vivant,
la restauration du terrain.
Toute intervention artificielle ou contraire aux principes biologiques sort du cadre de l’hygiénisme.
Les microbes : non pas la cause, mais les “nettoyeurs”
Dans cette vision vitaliste, les microbes ne sont pas responsables des maladies. Ils sont considérés comme des agents de nettoyage, attirés par la présence de déchets :
« Des mangeurs de crasses ».
Le terrain prime sur le microbe : un terrain chargé attire les micro-organismes ; un terrain sain ne leur offre aucun support.
Nutrition hygiéniste : l’alimentation biologique humaine
Elle repose sur :
une alimentation vivante (principalement crue et peu transformée),
riche en végétaux,
pauvre en aliments encrassants (excès de graisses cuites, céréales, produits industriels, combinaisons indigestes),
respectant les signaux du corps : faim, satiété, besoin de repos digestif.
Dans une perspective moderne, la médecine fonctionnelle rejoint certains aspects :
réduction de la charge toxique,
diminution de l’inflammation chronique,
respect du rythme circadien,
restauration du microbiote,
optimisation du métabolisme énergétique.
Les pionniers de l’hygiénisme :
Herbert M. Shelton
James C. Thomson
John H. Tilden
Isaac Jennings
Russell Thall
Sylvester Graham
Albert Mosséri
Désiré Mérien
Arnold Ehret
T. C. Fry
André Passebecq
Les précurseurs indirects :
Antoine Béchamp
Claude Bernard
dont les travaux sur le milieu intérieur et le terrain ont profondément inspiré l’hygiénisme.
Conclusion :
L’hygiénisme demeure avant tout l’art de vivre selon les lois naturelles, une voie qui invite à respecter la force vitale et à favoriser l’auto-guérison par la simplicité, l’écoute du corps et l’harmonie avec son environnement. C’est une approche profonde de prévention, mais qui ne relève pas de la médecine d’urgence et ne se substitue jamais à une prise en charge médicale lorsque celle-ci est nécessaire.
Au fil du temps et à la lumière des nouvelles connaissances — notamment en nutrition, en physiologie et en sciences du vivant — certaines notions ont été réajustées. L’hygiénisme contemporain s’est ainsi affiné, intégrant des corrections et des précisions plus justes sans renier l’esprit originel du courant.
Citations :
« La peur et les théories erronées détournent les hommes de la nature et de la physiologie, et leur font faire beaucoup de choses absurdes et nocives. Les indications de la nature sont le guide véritable dans la recherche de la santé. Des théories éphémères, nommées à tort science, causent souvent beaucoup de tort. » – Herbert M. Shelton
« La maladie, la déformation et la dégénérescence sont les amandes que l’homme paye pour s’être éloigné des normes de la nature dans tout son mode de vie. » - A. Mosséri
“C’est la Nature qui guérit les maladies. Elle trouve elle-même les voies convenables, sans avoir besoin d’être dirigée par notre intelligence.” - Hippocrate
« L’hygiénisme nous apprend à ne plus avoir peur de la maladie, mais à comprendre son rôle physiologique, son utilité et sa finalité. » - Malo





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