L'énergie vient du repos, pas de l'alimentation
- Malo

- 18 mai 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 3 jours
Article naturo-hygiéniste

On confond encore trop souvent énergie et carburant. L’alimentation, c’est le carburant : elle fournit des nutriments, des vitamines, des minéraux et des molécules que le corps pourra transformer, utiliser, stocker… mais elle ne donne pas directement de l’énergie.
Et on le ressent clairement : après un repas, surtout s’il est lourd ou complexe, on ne déborde pas d’énergie, bien au contraire. La digestion peut mobiliser 40 à 60 % de notre énergie vitale, selon la richesse et la complexité de l’assiette. Le corps détourne alors la force disponible vers le système digestif, au détriment des muscles et du cerveau. Pas étonnant que l’on ait envie de s’allonger plutôt que de courir après un bon repas !
C’est aussi pour cela que les athlètes ne mangent pas juste avant une épreuve : leur performance serait directement impactée, car une digestion en cours affaiblit le tonus musculaire et la concentration. Dans la nature, les animaux, en l’absence de menace, se reposent instinctivement après avoir mangé. C’est une loi biologique universelle.
Le Dr Édouard Bertholet l’exprimait très justement :
« On ne réfléchit pas assez au fait que les aliments, pour donner de l’énergie à l’individu, doivent d’abord passer par une longue série de transformations qui les amène enfin à l’état de corps chimiques spéciaux susceptibles d’être utilisés par les organes pour leur travail propre ; c’est alors seulement que l’on peut parler d’énergie fournie par les aliments, mais pour arriver à ce stade de substances assimilables utiles ils demandent un gros effort de nos organes digestifs ; le premier acte de digestion se solde donc pour nous par une déperdition d’énergie, représentée par la force nerveuse nécessaire pour mettre en action les divers processus digestifs. »
Ainsi, croire que l’on va retrouver de l’énergie en mangeant lorsque l’on est épuisé est une erreur fréquente. C’est même l’inverse qui se produit : le repas aggrave la fatigue en dispersant l'énergie vitale – un phénomène que l’on pourrait appeler dispatching vital.
Le repos : la véritable source d’énergie
L’énergie véritable vient du repos, sous toutes ses formes :
repos physique
repos mental
repos sensoriel
et surtout… repos digestif
C’est la nuit, pendant le sommeil profond, que l’organisme recharge réellement ses batteries. On l’observe facilement : on est bien plus efficient le matin, avant le premier repas, qu’en fin de journée lorsque l’énergie a été largement dirigée vers les digestions successives, la gestion du stress, les sollicitations mentales, etc.
En naturopathie, cette énergie profonde est appelée énergie vitale, la force d’auto-guérison du corps. Elle est très visible chez les enfants, beaucoup moins chez les personnes âgées. Sa vitesse de déclin dépend directement :
Les médecines traditionnelles la connaissent depuis toujours :
Prâna en Ayurveda, Qi en médecine chinoise. La médecine conventionnelle, elle, peine encore à la nommer, bien qu’elle en observe indirectement les manifestations.
D’un point de vue physiologique, la force vitale correspond à :
Et c’est précisément pour cette raison que bien souvent le jeûne – ou simplement une réduction du volume et de la fréquence alimentaire – permet de restaurer rapidement l'énergie vitale : en diminuant la charge digestive, il offre au corps un repos physiologique puissant.
La baisse progressive de cette énergie vitale porte d’ailleurs un nom : l’énervation, la première des 7 étapes de l’évolution de la maladie décrites par le Dr. John Tilden.
Alors oui… vive la sieste ! Lorsqu’elle est faite au bon moment et par besoin réel, elle n’est pas du temps perdu : c’est du temps gagné.
Les stimulants ne donnent pas d’énergie : ils la volent
Le café, le chocolat, les boissons énergisantes, les excitants sensoriels… Autant de substances qui donnent une illusion d’énergie. En réalité, la caféine, par exemple, n’apporte aucune énergie : elle ne contient aucun nutriment énergétique.
La caféine est perçue par le corps comme un stressant, voire un toxique léger. Résultat :
augmentation du rythme cardiaque,
vasoconstriction,
sécrétion accrue d’adrénaline et de cortisol,
activation du système nerveux sympathique (mode “survie”).
On ne gagne donc pas d’énergie : on pioche dans son capital vital. Les stimulants excitent, fatiguent, usent le système nerveux et finissent par épuiser.
« L’épuisement du corps est proportionnel à la stimulation qu’il subit. »
Un mot sur la production réelle d’énergie : les mitochondries
Une fois les aliments digérés, absorbés et transformés en molécules utilisables (notamment le glucose, les acides gras et certains acides aminés), celles-ci entrent dans les mitochondries, les “centrales énergétiques” de nos cellules.
C’est là que l’organisme produit son ATP (adénosine triphosphate), la monnaie énergétique de la vie.
Mais cette production dépend :
Du bon état des mitochondries,
d’une bonne oxygénation,
d’un système digestif efficace,
d’un microbiote en équilibre,
d’un métabolisme fonctionnel,
et de micronutriments essentiels (magnésium, vitamines B, CoQ10, carnitine, acide alpha-lipoïque…).
Si l’organisme est épuisé, nerveusement et physiologiquement, même la meilleure alimentation ne suffira pas à créer de l’énergie efficacement.
En conclusion :
Pour récupérer, guérir, éliminer, se régénérer… la première chose à faire n’est pas de manger, mais de se reposer.
Le repos est la matrice de l’énergie. L’alimentation est un carburant. Le système nerveux est le chef d’orchestre. Et les mitochondries sont les artisans silencieux de cette magie.
Citations :
« Le soleil et le repos du corps et de l’esprit sont nécessaires pour conserver une réserve d’énergie suffisante. Peu de personnes, dans la vie active, se reposent suffisamment. » Dr. John H. Tilden
« Manger lorsqu’on est fatigué, c’est imposer une vaine dépense à toutes les énergies vitales, car on peut être certain qu’un repas pris dans ces conditions ne sera pas réparateur. » - Dr. Dewey
« Dans certains pays la sieste fait partie des activités quotidiennes normales, mais en France, elle a, à tort, une connotation de paresse. Et pourtant savoir faire la sieste c’est savoir respecter les besoins fondamentaux de l’organisme. Les Crétois dont la santé est montrée en exemple font la sieste quotidiennement et considèrent cet instant comme un « instant sacré ». Certains hommes d’affaires tiennent un rythme infernal parce qu’ils savent faire une sieste même courte pendant la journée. La sieste permet parfois de rattraper du sommeil en retard. » - Robert Masson
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